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Créée par Justine Braisaz-Latille

235 € déjà collectés !

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Bonjour à toutes et à tous,


Je m'appelle Justine, j'ai 30 ans. J'ai écrit mon premier livre quand j'avais huit ans. Je n'ai cessé d'écrire pendant toutes ces années: des nouvelles, des poèmes, des contes, des pièces de théâtre, et une vingtaine de romans inachevés.

Jusqu'au jour où une graine a germée dans ma tête et où est né l'Univers de la planète Terrabellium. Cette saga fantasy raconte l'histoire d'un être humain (Beïl) et d'un Umiko-ruh ( Ayra, une créature élémentaire incarnée dans la chair) au destin lié, qui se rencontrent et se découvrent à travers des épreuves politiques et identitaires.

J'essaie aujourd'hui de me faire publier, le premier tome est fini, les maisons d'édition ont reçu mes pages. Et maintenant, j'ai besoin de votre aider pour donner vie à ce rêve et partager cette histoire avec le plus de monde possible.

Pour pouvoir communiquer plus facilement sur cette saga (3 tomes et sequels en prévision) et favoriser l'accueil des prochains tomes, je vais devoir signer avec une maison à compte participatif pour commencer, et c'est un gros budget. Je fais appel à vous aujourd'hui pour que vous m'aidiez à donner vie à ce rêve.

Parmi les donateur.ices, je tirerai au sort 10 à 15 personnes qui gagneront le tome 1 une fois qu'il sera sorti!


Afin que vous puissiez savoir ce que vous soutenez, et si vous avez envie de voir ce livre dans vos libraires, voici un extrait de "Planète Terrabellium: La Légende des Umiko-ruhs"

Tome 1 - Ayra et l'armée des immortels.


" Ayra attendait patiemment, assise sur un cageot qu'elle avait retourné pour en faire un siège. La nuit s’intensifiait et, autour d’elle, seuls résonnaient les cris des oiseaux de nuit et le crépitement des torches. Pour l’instant, tout le monde semblait avoir oublié sa présence, elle était seule à l’intérieur du village, attendant que les Sylkies aient fini d’enterrer leurs morts et que Beïl vienne la retrouver. 

Elle réfléchissait à l’histoire des Umiko-ruhs qui avaient contrôlé des humains en Kâaruh. Elle n’arrivait pas à sortir cette histoire de son esprit, car elle n’arrivait pas à lui donner du sens. Cela semblait impossible, et pourtant, elle ne pensait pas qu’on puisse inventer une telle affaire. Qu’est-ce qui avait été déformé par la peur, qu’est-ce qui était vrai? Elle n’avait jamais utilisé ses propres pouvoirs, peut-être se trompait-elle? Peut-être avait-elle cette capacité, endormie en elle dans l’attente d’être exploitée?

Tout à coup, des cris s’élevèrent dans le lointain. Ils provenaient de l’entrée Nord, où Beïl devait être en train d’enterrer Kahlou. Ayra se leva et commença à courir dans la direction du rempart, quand elle vit des silhouettes se détacher de l’obscurité et foncer droit sur elle. Elle reconnut Sejda et l’une des membres du conseil aux lèvres pincées.


-Ayra, nous avons besoin de vous, souffla Selby.

-Que s’est-il passé? Beïl va bien?

-Beïl n’est pas en danger, mais nous avons une quinzaine de Sylkies blessés qui nous arrivent par l’est. Les Karachkies ont attaqué Niti madhya et Niti daggara, ils essayent de reprendre l’embouchure du Damona. Pour l’instant les villes ont résisté mais beaucoup ont dû fuir pendant l’attaque et se sont retrouvés pourchassés sur des kilomètres. Ils ne pouvaient pas prendre le risque de retourner là-bas, ils ont besoin de soin maintenant.

-Allons-y dans ce cas.

-Nous allons t’amener à la tente médicinale. De quoi as-tu besoin?

-Mon livre, couverture en cuir, lacé par une mèche de cheveux tressés, il y a toutes mes recettes de soin dedans. J’ai dû le laisser près des écuries, Beïl saura le trouver. Et puis, je ne connais pas vos systèmes de rangement, j’aurais besoin qu’on m’assiste pour ne pas perdre de temps. Mais avant tout il va falloir diagnostiquer les dégâts. Tenez prêts une équipe de volontaires pour m’aider aux soins lorsque j’aurai établi les besoins des victimes.


Sejda hocha la tête, ses yeux d’un gris argenté perçant la nuit.


-Suivez-moi Ayra.


L’Umiko-ruh emboîta le pas de Sejda tandis que Selby courait rejoindre Merle, Briar et Rémy pour leur transmettre les directives. La tente médicinale principale était assez basse de plafond mais très longue. A l’intérieur, des lanternes avaient été suspendues aux montants en acier tous les mètres, si bien qu’on y voyait mieux qu’au grand jour. Ayra compta en tout et pour tout quatorze nouveaux blessés, cinq soignantes et 12 anciens blessés que l’on déménageait pour faire plus de place. Une fois que tous les arrivants furent installés, elle fit le tour des lits de camp et, pour chacun, elle énonça à voix haute le type de blessure et des consignes de soin. A chaque nouvelle directive, une personne partait chercher le matériel ou les ingrédients et revenait en courant pour prendre la relève d’une nouvelle consigne.


-Nous ne pouvons prendre aucun risque, au vu des attaques précédentes, tout le monde se verra administrer un anti-poison. Voici la recette, que quelqu’un s’occupe d’en faire cinq fois la dose inscrite pour qu’il y en ait suffisamment. Combien de kits de chirurgie avez-vous à disposition?

-Trois, répondit Untundi, la médecin qui s’était occupée de Beïl une quinzaine de jours auparavant, autant que de membres capables d’effectuer une telle procédure. Nos deux apprentis n’ont pas encore appris.

-Très bien. Nous aurons besoin de leur aide quand même, et nous aurions besoin d’une ou deux personnes en plus pour assister.


Beïl arriva moins d’une minute plus tard accompagné de Dwöl. Les trois médecins Sylkies et Ayra commencèrent alors les protocoles de soin. Pendant ce temps, une équipe s’occupait de regrouper les plantes nécessaires à l’anti-poison, et une équipe s’occupait de donner à boire une concoction d’abaka et de dereotu à tout le monde pour apaiser leur douleur.

Tous les Sylkies qui étaient arrivés étaient épuisés, déshydratés et sous-nutris. Ils avaient dû courir pendant plusieurs jours dans les bois sans rien trouver à avaler. Mais le pire étaient leurs blessures. Ayra n’avait jamais vu autant de sang. Si la plupart s’en tiraient avec des plaies superficielles touchant les bras et les jambes (bien que pour deux d’entre eux marcher resterait compliqué à vie), certains avaient été perforés de part en part par des flèches ou des épées, et il semblait miraculeux qu’ils ne se soient pas effondrés morts avant d’arriver à Nébo.

Alors qu’elle était en train de recoudre une plaie intercostale sur une Sylkie brun aux lèvres bleuies par la fièvre, Ayra sentit un regard peser sur elle. Elle leva les yeux et croisa le regard de Dwöl, qui l’observait depuis le lit d’à côté. Elle lui sourit machinalement mais il détourna le regard, elle reprit alors son travail, essayant d’ignorer cet événement incommodant.

Quelques heures plus tard, lorsque tout le monde avait été opéré, traité et recousu, l’anti-poison arriva dans un large bol en faïence. On en versa quelques gouttes sous la langue des blessés avant de le transvaser dans des fioles pour le conserver. Dwöl observait toujours du coin de l'œil les mouvements d’Ayra, tandis que les soignantes terminaient de stériliser et ranger le matériel qui venait d’être utilisé.

Ayra sortit de la tente médicinale, et prit une grande bouffée d’air frais dans ses poumons. Elle pouvait sentir l’odeur lointaine des torches qui se consumaient au vent. Beïl la rejoignit silencieusement. Les deux amis pensaient à la même chose en cet instant: s’ils réussissaient à soigner ne serait-ce qu’un des blessés, le conseil verrait déjà d’un meilleur œil la présence d’Ayra. Ils profitèrent du calme un court instant, avant d’être interrompus par Untundu qui revenait les chercher avec empressement.


-Aüra fait une réaction étrange, sa tension baisse malgré les stimulants et elle semble avoir du mal à respirer.


Ayra acquiesça, et fonça vers la tente. Aüra était la jeune Sylkie brun aux lèvres bleuies dont elle s’était occupée en dernier. Elle s'élança vers son couchage pour l’ausculter quand Dwöl lui barra la route. Toute l’équipe s’arrêta pour observer la scène. Le jeune garde la toisait d’un regard antipathique, et ne semblait pas décidé à bouger.


-J’ai besoin de l’ausculter, laisse moi passer.

-C’est quand même bien commode que celle dont tu t’es occupée soit dans un sale état. Tu ne la toucheras plus.

-Laisse-moi passer, grogna Ayra.

-Tu n’es pas chez toi ici, et ne crois pas que tout le monde va te faire soudainement confiance parce que tu sais faire des soupes magiques.

-Dwöl, interpella Beïl, qu’est-ce que tu fais? 

-Tu sais très bien ce que je fais, je suis les ordres du conseil.

-Quels ordres? demanda l’Umiko-ruh en fronçant les sourcils.

-Oui, quels ordres? répéta Dwöl, moqueur.

-Ayra, je ne t’en ai pas parlé car ça n’aurait servi à rien. Ils voulaient que je “surveille tes intentions”.

-Oh. Je vois, puis se retournant vers Dwöl elle énonça distinctement, tu ne remarques donc pas qu’aucun autre blessé dont je me suis occupé n’est dans cet état?

-Ca peut encore venir, vous êtes vicieux vous autres. Je sais comment vous êtes!


Ayra senti sa mâchoire se serrer malgré elle, et ses doigts se rassemblèrent en deux poings prêts à frapper.


-Je ne peux rien faire contre ta stupidité, mais si tu ne bouges pas de là, tu vas le regretter.

-AH! Vous voyez, elle me menace, vous êtes témoins!


Autour d’eux, personne n’osa intervenir. Beïl était figé, inquiet de ce que Dwöl pourrait dire. Si le conseil lui avait raconté la véritable histoire à lui aussi? Mais, surtout, il ne savait pas ce qu’il se passerait si Ayra se mettait véritablement en colère.


-Je ne te menace pas, je te demande de t’écarter si tu ne veux pas qu’une autre Sylkie meure!

-Je t’ai dit que tu ne passerais pas. Toi, dégage!


A ces mots, la terre se mit à trembler sous leurs pieds. Ayra continuait de fixer le garde avec intensité, comme si elle ne sentait pas ce qu’il était en train de se passer. Les autres Sylkies présents dans la tente se regardèrent avec effroi, ils n’avaient jamais vécu de tremblement de terre, et personne ne savait avec certitude s’il s’agissait d’une coïncidence ou si l’Umiko-ruh était en train de générer ce séisme. Bientôt, des racines traversèrent l’écorce terrestre sous les pieds du garde, et s’élevèrent au-dessus de lui. Il jeta un regard empli d’épouvante à Ayra et cria:


-Arrête ça tout de suite! Sale monstre!


Mais il était trop tard, les racines l’avaient saisi par les bras et les jambes et le maintenaient suspendu en l’air, incapable de bouger. Son épée s’échappa de son fourreau pour tomber au sol, et ébahi, il regarda la pièce autour de lui. Ayra s’avança alors vers le lit et ausculta la jeune Sylkie inconsciente. Sa fièvre était trop forte et, étant donné son état de déshydratation, elle ne parvenait plus à lutter pour sa vie. Les sédatifs et anti-douleurs prescrits n’avaient pas arrangé son état. L’Umiko-ruh se retourna vers l’équipe médicale, et d’un signe de main, elle désigna:


-Toi, va me chercher de l’eau fraîche, toi un ensemble de perfusion, et que quelqu’un me trouve du nagpapasigla ou du tanik, il faut absolument réactiver les fonctions de son système nerveux. Il faut aussi que quelqu’un lui brise un os. Un doigt suffira.


Beïl s’empara du livre de recettes de son amie, et trouva la référence des deux plantes. Elles avaient été croquées maladroitement, mais il en reconnaissait une des deux, il savait qu’il en avait vu au sud des remparts. Il s’en alla au pas de course, laissant Ayra seule avec le reste de l’équipe, qui suivit le mouvement. Seule Untundu se rapprocha de l’Umiko-ruh, inquiète, tout en regardant Dwöl qui flottait au-dessus d’elle, la bouche obstruée par une racine.


-Je veux croire que tu es avec nous, Ayra, mais tu nous demandes de la blesser! Je vais avoir besoin de plus d’explications si tu veux que j’obéisse.

-Son corps est en état de choc et se prépare à mourir. Je vais faire mon possible pour sortir son système nerveux de cet état. Le problème est qu’elle est beaucoup trop faible pour lutter. Notre seule chance, c’est d’envoyer à son système le message d’un danger basique. Avec un peu de chance, elle pourra sortir de son état actuel et se remobiliser pour bénéficier du soin qu’on va lui donner.


Untundu dévisagea Ayra avec étonnement. Cette dernière continuait de se concentrer sur les racines qui emprisonnaient le garde au-dessus de leur tête.


-Brillant, murmura la soignante avant de se placer de l’autre côté du couchage et d’attraper l’auriculaire d’ Aüra.

-Non, pas celui-là.


Ayra désigna le majeur. Plus gros, il provoquerait plus de douleur.


-Je te dirai quand.

-Très bien, répondit la médecin, se mordant la lèvre avec appréhension.


Beïl revint bientôt avec une pousse de nagpapasigla, qu'elle lui fit écraser afin d’en faire une petite pâte puis étaler à l’intérieur des muqueuses de la bouche de la Sylkie malade. Ils installèrent ensuite une perfusion d’eau à son bras. Enfin, Ayra lança un regard entendu vers Untundu qui, d’un geste bref mais franc, brisa l’os métacarpien du majeur à l’aide d’une petite masse. Aüra se réveilla en hurlant, les yeux exorbités par la douleur.


-Surveillez sa tension, traitez sa fièvre, mais ne lui donnez plus de sédatif, ni d’analgésique pour l’instant. Le temps qu’elle reprenne des forces. Redonnez lui du nagpapasigla dans une heure si sa tension est trop basse.

-Merci Ayra.

-Qu’est-ce qu’on fait de lui? demanda une autre médecin en désignant Dwöl, toujours suspendu, d’un mouvement de tête.

-Je ne sais pas trop, coupez les racines?


Elle laissa échapper un rire. Untundu lui rendit un sourire malicieux. Cela lui demandait de l’énergie et de la concentration pour maintenir le piège de racines, et elle ne savait pas combien de temps elle pouvait tenir ainsi. Pourtant, étrangement, cela ne la dérangeait pas d’attendre encore un peu... "



Si vous avez envie d'en savoir plus sur les aventures d'Ayra et Beïl, n'hésitez pas à partager une somme, n'importe laquelle. Même 10 euros par personne peuvent faire une grande différence dans mon projet.

Je vous remercie d'avance !


Ici, vous pouvez apporter votre contribution à la cagnotte en cliquant sur "Je Participe" :
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Merci à tous.

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Je m'appelle Justine, j'ai 30 ans. J'ai écrit mon premier livre quand j'avais huit ans. Je n'ai cessé d'écrire pendant toutes ces années: des nouvelles, des poèmes, des contes, des pièces de théâtre, et une vingtaine de romans inachevés.

Jusqu'au jour où une graine a germée dans ma tête et où est né l'Univers de la planète Terrabellium. Cette saga fantasy raconte l'histoire d'un être humain (Beïl) et d'un Umiko-ruh ( Ayra, une créature élémentaire incarnée dans la chair) au destin lié, qui se rencontrent et se découvrent à travers des épreuves politiques et identitaires.

J'essaie aujourd'hui de me faire publier, le premier tome est fini, les maisons d'édition ont reçu mes pages. Et maintenant, j'ai besoin de votre aider pour donner vie à ce rêve et partager cette histoire avec le plus de monde possible.

Pour pouvoir communiquer plus facilement sur cette saga (3 tomes et sequels en prévision) et favoriser l'accueil des prochains tomes, je vais devoir signer avec une maison à compte participatif pour commencer, et c'est un gros budget. Je fais appel à vous aujourd'hui pour que vous m'aidiez à donner vie à ce rêve.

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Tome 1 - Ayra et l'armée des immortels.


" Ayra attendait patiemment, assise sur un cageot qu'elle avait retourné pour en faire un siège. La nuit s’intensifiait et, autour d’elle, seuls résonnaient les cris des oiseaux de nuit et le crépitement des torches. Pour l’instant, tout le monde semblait avoir oublié sa présence, elle était seule à l’intérieur du village, attendant que les Sylkies aient fini d’enterrer leurs morts et que Beïl vienne la retrouver. 

Elle réfléchissait à l’histoire des Umiko-ruhs qui avaient contrôlé des humains en Kâaruh. Elle n’arrivait pas à sortir cette histoire de son esprit, car elle n’arrivait pas à lui donner du sens. Cela semblait impossible, et pourtant, elle ne pensait pas qu’on puisse inventer une telle affaire. Qu’est-ce qui avait été déformé par la peur, qu’est-ce qui était vrai? Elle n’avait jamais utilisé ses propres pouvoirs, peut-être se trompait-elle? Peut-être avait-elle cette capacité, endormie en elle dans l’attente d’être exploitée?

Tout à coup, des cris s’élevèrent dans le lointain. Ils provenaient de l’entrée Nord, où Beïl devait être en train d’enterrer Kahlou. Ayra se leva et commença à courir dans la direction du rempart, quand elle vit des silhouettes se détacher de l’obscurité et foncer droit sur elle. Elle reconnut Sejda et l’une des membres du conseil aux lèvres pincées.


-Ayra, nous avons besoin de vous, souffla Selby.

-Que s’est-il passé? Beïl va bien?

-Beïl n’est pas en danger, mais nous avons une quinzaine de Sylkies blessés qui nous arrivent par l’est. Les Karachkies ont attaqué Niti madhya et Niti daggara, ils essayent de reprendre l’embouchure du Damona. Pour l’instant les villes ont résisté mais beaucoup ont dû fuir pendant l’attaque et se sont retrouvés pourchassés sur des kilomètres. Ils ne pouvaient pas prendre le risque de retourner là-bas, ils ont besoin de soin maintenant.

-Allons-y dans ce cas.

-Nous allons t’amener à la tente médicinale. De quoi as-tu besoin?

-Mon livre, couverture en cuir, lacé par une mèche de cheveux tressés, il y a toutes mes recettes de soin dedans. J’ai dû le laisser près des écuries, Beïl saura le trouver. Et puis, je ne connais pas vos systèmes de rangement, j’aurais besoin qu’on m’assiste pour ne pas perdre de temps. Mais avant tout il va falloir diagnostiquer les dégâts. Tenez prêts une équipe de volontaires pour m’aider aux soins lorsque j’aurai établi les besoins des victimes.


Sejda hocha la tête, ses yeux d’un gris argenté perçant la nuit.


-Suivez-moi Ayra.


L’Umiko-ruh emboîta le pas de Sejda tandis que Selby courait rejoindre Merle, Briar et Rémy pour leur transmettre les directives. La tente médicinale principale était assez basse de plafond mais très longue. A l’intérieur, des lanternes avaient été suspendues aux montants en acier tous les mètres, si bien qu’on y voyait mieux qu’au grand jour. Ayra compta en tout et pour tout quatorze nouveaux blessés, cinq soignantes et 12 anciens blessés que l’on déménageait pour faire plus de place. Une fois que tous les arrivants furent installés, elle fit le tour des lits de camp et, pour chacun, elle énonça à voix haute le type de blessure et des consignes de soin. A chaque nouvelle directive, une personne partait chercher le matériel ou les ingrédients et revenait en courant pour prendre la relève d’une nouvelle consigne.


-Nous ne pouvons prendre aucun risque, au vu des attaques précédentes, tout le monde se verra administrer un anti-poison. Voici la recette, que quelqu’un s’occupe d’en faire cinq fois la dose inscrite pour qu’il y en ait suffisamment. Combien de kits de chirurgie avez-vous à disposition?

-Trois, répondit Untundi, la médecin qui s’était occupée de Beïl une quinzaine de jours auparavant, autant que de membres capables d’effectuer une telle procédure. Nos deux apprentis n’ont pas encore appris.

-Très bien. Nous aurons besoin de leur aide quand même, et nous aurions besoin d’une ou deux personnes en plus pour assister.


Beïl arriva moins d’une minute plus tard accompagné de Dwöl. Les trois médecins Sylkies et Ayra commencèrent alors les protocoles de soin. Pendant ce temps, une équipe s’occupait de regrouper les plantes nécessaires à l’anti-poison, et une équipe s’occupait de donner à boire une concoction d’abaka et de dereotu à tout le monde pour apaiser leur douleur.

Tous les Sylkies qui étaient arrivés étaient épuisés, déshydratés et sous-nutris. Ils avaient dû courir pendant plusieurs jours dans les bois sans rien trouver à avaler. Mais le pire étaient leurs blessures. Ayra n’avait jamais vu autant de sang. Si la plupart s’en tiraient avec des plaies superficielles touchant les bras et les jambes (bien que pour deux d’entre eux marcher resterait compliqué à vie), certains avaient été perforés de part en part par des flèches ou des épées, et il semblait miraculeux qu’ils ne se soient pas effondrés morts avant d’arriver à Nébo.

Alors qu’elle était en train de recoudre une plaie intercostale sur une Sylkie brun aux lèvres bleuies par la fièvre, Ayra sentit un regard peser sur elle. Elle leva les yeux et croisa le regard de Dwöl, qui l’observait depuis le lit d’à côté. Elle lui sourit machinalement mais il détourna le regard, elle reprit alors son travail, essayant d’ignorer cet événement incommodant.

Quelques heures plus tard, lorsque tout le monde avait été opéré, traité et recousu, l’anti-poison arriva dans un large bol en faïence. On en versa quelques gouttes sous la langue des blessés avant de le transvaser dans des fioles pour le conserver. Dwöl observait toujours du coin de l'œil les mouvements d’Ayra, tandis que les soignantes terminaient de stériliser et ranger le matériel qui venait d’être utilisé.

Ayra sortit de la tente médicinale, et prit une grande bouffée d’air frais dans ses poumons. Elle pouvait sentir l’odeur lointaine des torches qui se consumaient au vent. Beïl la rejoignit silencieusement. Les deux amis pensaient à la même chose en cet instant: s’ils réussissaient à soigner ne serait-ce qu’un des blessés, le conseil verrait déjà d’un meilleur œil la présence d’Ayra. Ils profitèrent du calme un court instant, avant d’être interrompus par Untundu qui revenait les chercher avec empressement.


-Aüra fait une réaction étrange, sa tension baisse malgré les stimulants et elle semble avoir du mal à respirer.


Ayra acquiesça, et fonça vers la tente. Aüra était la jeune Sylkie brun aux lèvres bleuies dont elle s’était occupée en dernier. Elle s'élança vers son couchage pour l’ausculter quand Dwöl lui barra la route. Toute l’équipe s’arrêta pour observer la scène. Le jeune garde la toisait d’un regard antipathique, et ne semblait pas décidé à bouger.


-J’ai besoin de l’ausculter, laisse moi passer.

-C’est quand même bien commode que celle dont tu t’es occupée soit dans un sale état. Tu ne la toucheras plus.

-Laisse-moi passer, grogna Ayra.

-Tu n’es pas chez toi ici, et ne crois pas que tout le monde va te faire soudainement confiance parce que tu sais faire des soupes magiques.

-Dwöl, interpella Beïl, qu’est-ce que tu fais? 

-Tu sais très bien ce que je fais, je suis les ordres du conseil.

-Quels ordres? demanda l’Umiko-ruh en fronçant les sourcils.

-Oui, quels ordres? répéta Dwöl, moqueur.

-Ayra, je ne t’en ai pas parlé car ça n’aurait servi à rien. Ils voulaient que je “surveille tes intentions”.

-Oh. Je vois, puis se retournant vers Dwöl elle énonça distinctement, tu ne remarques donc pas qu’aucun autre blessé dont je me suis occupé n’est dans cet état?

-Ca peut encore venir, vous êtes vicieux vous autres. Je sais comment vous êtes!


Ayra senti sa mâchoire se serrer malgré elle, et ses doigts se rassemblèrent en deux poings prêts à frapper.


-Je ne peux rien faire contre ta stupidité, mais si tu ne bouges pas de là, tu vas le regretter.

-AH! Vous voyez, elle me menace, vous êtes témoins!


Autour d’eux, personne n’osa intervenir. Beïl était figé, inquiet de ce que Dwöl pourrait dire. Si le conseil lui avait raconté la véritable histoire à lui aussi? Mais, surtout, il ne savait pas ce qu’il se passerait si Ayra se mettait véritablement en colère.


-Je ne te menace pas, je te demande de t’écarter si tu ne veux pas qu’une autre Sylkie meure!

-Je t’ai dit que tu ne passerais pas. Toi, dégage!


A ces mots, la terre se mit à trembler sous leurs pieds. Ayra continuait de fixer le garde avec intensité, comme si elle ne sentait pas ce qu’il était en train de se passer. Les autres Sylkies présents dans la tente se regardèrent avec effroi, ils n’avaient jamais vécu de tremblement de terre, et personne ne savait avec certitude s’il s’agissait d’une coïncidence ou si l’Umiko-ruh était en train de générer ce séisme. Bientôt, des racines traversèrent l’écorce terrestre sous les pieds du garde, et s’élevèrent au-dessus de lui. Il jeta un regard empli d’épouvante à Ayra et cria:


-Arrête ça tout de suite! Sale monstre!


Mais il était trop tard, les racines l’avaient saisi par les bras et les jambes et le maintenaient suspendu en l’air, incapable de bouger. Son épée s’échappa de son fourreau pour tomber au sol, et ébahi, il regarda la pièce autour de lui. Ayra s’avança alors vers le lit et ausculta la jeune Sylkie inconsciente. Sa fièvre était trop forte et, étant donné son état de déshydratation, elle ne parvenait plus à lutter pour sa vie. Les sédatifs et anti-douleurs prescrits n’avaient pas arrangé son état. L’Umiko-ruh se retourna vers l’équipe médicale, et d’un signe de main, elle désigna:


-Toi, va me chercher de l’eau fraîche, toi un ensemble de perfusion, et que quelqu’un me trouve du nagpapasigla ou du tanik, il faut absolument réactiver les fonctions de son système nerveux. Il faut aussi que quelqu’un lui brise un os. Un doigt suffira.


Beïl s’empara du livre de recettes de son amie, et trouva la référence des deux plantes. Elles avaient été croquées maladroitement, mais il en reconnaissait une des deux, il savait qu’il en avait vu au sud des remparts. Il s’en alla au pas de course, laissant Ayra seule avec le reste de l’équipe, qui suivit le mouvement. Seule Untundu se rapprocha de l’Umiko-ruh, inquiète, tout en regardant Dwöl qui flottait au-dessus d’elle, la bouche obstruée par une racine.


-Je veux croire que tu es avec nous, Ayra, mais tu nous demandes de la blesser! Je vais avoir besoin de plus d’explications si tu veux que j’obéisse.

-Son corps est en état de choc et se prépare à mourir. Je vais faire mon possible pour sortir son système nerveux de cet état. Le problème est qu’elle est beaucoup trop faible pour lutter. Notre seule chance, c’est d’envoyer à son système le message d’un danger basique. Avec un peu de chance, elle pourra sortir de son état actuel et se remobiliser pour bénéficier du soin qu’on va lui donner.


Untundu dévisagea Ayra avec étonnement. Cette dernière continuait de se concentrer sur les racines qui emprisonnaient le garde au-dessus de leur tête.


-Brillant, murmura la soignante avant de se placer de l’autre côté du couchage et d’attraper l’auriculaire d’ Aüra.

-Non, pas celui-là.


Ayra désigna le majeur. Plus gros, il provoquerait plus de douleur.


-Je te dirai quand.

-Très bien, répondit la médecin, se mordant la lèvre avec appréhension.


Beïl revint bientôt avec une pousse de nagpapasigla, qu'elle lui fit écraser afin d’en faire une petite pâte puis étaler à l’intérieur des muqueuses de la bouche de la Sylkie malade. Ils installèrent ensuite une perfusion d’eau à son bras. Enfin, Ayra lança un regard entendu vers Untundu qui, d’un geste bref mais franc, brisa l’os métacarpien du majeur à l’aide d’une petite masse. Aüra se réveilla en hurlant, les yeux exorbités par la douleur.


-Surveillez sa tension, traitez sa fièvre, mais ne lui donnez plus de sédatif, ni d’analgésique pour l’instant. Le temps qu’elle reprenne des forces. Redonnez lui du nagpapasigla dans une heure si sa tension est trop basse.

-Merci Ayra.

-Qu’est-ce qu’on fait de lui? demanda une autre médecin en désignant Dwöl, toujours suspendu, d’un mouvement de tête.

-Je ne sais pas trop, coupez les racines?


Elle laissa échapper un rire. Untundu lui rendit un sourire malicieux. Cela lui demandait de l’énergie et de la concentration pour maintenir le piège de racines, et elle ne savait pas combien de temps elle pouvait tenir ainsi. Pourtant, étrangement, cela ne la dérangeait pas d’attendre encore un peu... "



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Créée le 03-07-23

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  • 212 Jours
  • 11 Heures
  • 50 Min
  • 26 Sec
Qui Participe ?

8 participants

Jonathan
P.
 

Miwa
Borrel
+20€

Julien
Maison
+30€

Mathias
Bontems
+40€

Sterenn
Braisaz-Latille
+50€

Dominique
Braisazlatille
+50€

Matia
Dewalle
+20€

Thibault
Vanzetto
+15€

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